Culture des Phalaenopsis et Cymbidium hybrides

I Les Phalaenopsis

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Photo © J.L. Barbry


Les Phalaenopsis botaniques viennent tous des régions tropicales et subtropicales de l'Asie et d'une partie de l'Océanie, jusque le Nord-Est de l'Australie (Java, Bornéo, Sumatra, les Philippines…) mais presque tous les Phalaenopsis de jardineries et de supermarchés sont le fruit de générations et de générations d'hybrides, produits dans de véritables usines, et ne se souviennent plus de leur habitat ancestral…

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Photo © J.L. Barbry

Les Phalaenopsis demandent chaleur, lumière, humidité et ventilation. D'ailleurs, presque toutes les orchidées détestent les ambiances confinées. Une température d'appartement entre 20 et 25 °C leur convient très bien, mais il leur faut de l'humidité, ce qui n'est souvent pas le cas dans une habitation. On peut y remédier par exemple en plaçant les pots au dessus d'un plateau de billes d'argiles (ou mieux de morceaux de pouzzolane) maintenues mouillées, mais sans que les racines soient en contact avec les matières mouillées. Plus les Phalaenopsis ont chaud et plus il leur faut d'humidité ambiante. On peut les arroser, par exemple en trempant le pot dans une eau non calcaire si possible, (eau de pluie par exemple) et en laissant sécher une semaine. Il faut que le compost soit très drainant : si le compost est trop vieux, il n'est plus drainant et les racines pourrissent ; il faut le changer (Ne pas acheter n'importe quel compost spécial orchidées : c'est souvent un compost pour Cymbidium). Le compost idéal n'existe pas : il dépend de la manière d'arroser de chacun. Ainsi, j'utilise de l'écorce de pin assez grossière, seule, mais j'arrose tous les matins en été, sans tremper les pots. En ajoutant de la sphaigne, des morceaux de mousse de polyuréthane etc. le compost retient plus l'eau et il faut arroser moins souvent. On profitera du rempotage pour couper les racines mortes et, éventuellement, les racines en voie de pourriture. Si l'on coupe une racine vivante, il est conseillé d'aseptiser la plaie, par exemple avec de la cannelle qui est un bon fongicide naturel.

Il n'y a pas de mauvaise saison pour le rempotage d'un Phalaenopsis, contrairement aux autres orchidées : on peut les rempoter même pendant la floraison. Côté lumière, il leur faut une bonne exposition, mais sans soleil direct qui brûle irrémédiablement les feuilles. À l'ombre, ils s'étioleront.

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Photo © J.L. Barbry

C'est une plante assez gourmande : ne pas oublier les engrais, que l'on donne en général à demi-dose, voire moins, par rapport à ce que dit le fabriquant sur l'étiquette (sinon, on risque de brûler les racines). Il n'est pas nécessaire d'acheter de l'engrais spécial orchidées ; ce qu'il faut savoir, c'est que ces plantes n'assimilent pas les nitrates uréiques. Le mieux est d'alterner plusieurs engrais : engrais géranium, engrais plantes vertes etc. Lorsque les fleurs fanent, on mettra un engrais plus riche en azote (engrais plante verte), pour stimuler la croissance, et lorsqu'une feuille a fini de pousser, un engrais plus riche en potasse et phosphore par ex. 5-10-15. Si la plante a du mal à refleurir, je la dope quelquefois avec un engrais riche en phosphore (10-52-10).

Toutes les orchidées poussent dehors à l'état sauvage ; c'est-à-dire qu'elles sont soumises à des variations de température entre le jour et la nuit, faute de quoi elles ne fleurissent pas, mais la plupart des plantes du commerce ont été tellement hybridées qu'elles sont devenues beaucoup plus tolérantes, que ce soit au manque de différences de température, ou au manque d'humidité ambiante. Si la plante ne se décide pas à refleurir, donnez-lui ce traitement de choc : laissez-la à bonne exposition lumineuse une quinzaine de jours à 15 °C (surtout pas moins), par exemple dans une pièce bien fraîche, puis la remettre au chaud, toujours à bonne exposition. Celà devrait induire la floraison. La plupart des orchidées ne refleurissent pas sur la même tige : pour les Cambria, Dendrobium et presque tous les Oncidium, il faut couper la tige fanée au plus court, soit en attendant que la tige soit sèche, soit avant, mais, alors, il faut utiliser des outils aseptisés (lame de couteau ou de sécateur passée à la flamme) pour éviter les maladies ou les attaques de cryptogames. En ce qui concerne les Phalaenopsis, il y a plusieurs écoles : couper court ou couper long. D'après mon expérience, soit on coupe au dessus du second ou troisième nœud, et la plante refleurit assez vite, soit on coupe à ras et la nouvelle tige sera plus longue à venir mais la floraison sera plus belle.
On pourra consulter deux sites spécialisés dans les Phalaenopsis :

II Les Cymbidium

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Photo © J.L. Barbry


Bien que les Cymbidium proviennent des mêmes zones géographiques que les Phalaenopsis, ils ne se cultivent pas du tout de la même façon, surtout à cause du fait que ce sont en général des plantes d'altitude. On les partage en trois groupes de culture distincts, mais ceux que l'on trouve en général en jardineries sont issus de croisements de plantes du groupe 1, à savoir les plantes à grosses fleurs, qui proviennent de l'Himalaya, des montagnes de Chine et des montagnes de la péninsule Indochinoise. Ce sont des plantes faciles à cultiver sous nos climats à condition d'avoir un jardin : on les laisse la plus grande partie de l'année au jardin, dans un coin ensoleillé le matin et le soir en plein été, en plein soleil au printemps et en hiver. Ce sont des plantes qui n'aiment pas les fortes chaleurs (au dessus de 30°C le jour et au dessus de 15°C la nuit) et qui supportent des températures légèrement au dessus de 0 la nuit ; un petit gel occasionnel n'est pas dramatique. Ces conditions sont évidemment plus difficiles à réaliser en habitation, sans véranda. On les rentre en serre froide ou dans une pièce peu chauffée dès qu'il y a risque de gel, mais à bonne exposition lumineuse.

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Photo © J.L. Barbry

Ce sont des plantes qui nécessitent un compost plus humide et plus riche que les Phalaenopsis et la plupart des composts spécial orchidée que l'on trouve en jardineries sont en fait des composts pour Cymbidium. Le point délicat à observer est qu'il faut maintenir une certaine humidité tout en évitant la pourriture. Comme pour les Phalaenopsis, la pourriture est en général la punition d'une mauvaise ventilation. Il faut donc un mélange assez drainant : mélange d'écorces de pin, de fibres de coco, de sphaigne, de perlite, de sable assez grossier et de matières humifères. Pour ma part, j'utilise un mélange d'écorces de pin, de fibres de coco, de sable et de tourbe, auquel je rajoute, surtout au fond, des morceaux de bouchons de liège et, mélangé au compost de surface, un peu de feuilles de chênes déchiquetées. Pour éviter les risques de renversement par grand vent, on peut également ajouter quelques petits galets au fond du pot. Comme le compost doit rester assez humide (mais non détrempé), il se dégrade vite et il faut le changer au moins tous les deux ans, de préférence après la floraison. Le compost doit rester un peu plus sec en hiver, sans que les racines ne sèchent complètement.

Ces plantes ne fleurissent pas entre autres si :

Les Cymbidium sont encore plus gourmands que les Phalaenopsis. Il leur faut de l'engrais au moins une fois par semaine, et je trouve que l'engrais foliaire leur réussit bien.


Pour la plupart des autres orchidées courantes dans les jardineries, les cultiver à peu près comme les Phalaenopsis, sauf les Dendrobium qui nécessitent des soins différents suivant les espèces (ce ne sont pas, en général, des plantes faciles lorsqu'elles ne sont pas en serre) et les Ludisia qui nécessitent de forts arrosages, de le chaleur et peu de lumière.


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